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En Révérence / In Reverence

Il m’a fallu du temps pour comprendre,

que la liberté n’est pas un cri,

mais un glissement.

Un lent décollement des couches de soi,

de celles que l’on a enfilées,

pour plaire,

pour obéir,

pour ne pas déranger.


Je me suis souvent raconté des histoires.

Celles qui justifient l’attente.

Celles qui placent l’autre,

sur un piédestal,

comme s’il savait mieux que moi,

ce que je suis venue faire ici.


Et puis, un jour,

le silence s’est installé plus profondément.

J’ai cessé de courir après les signes.

J’ai ouvert les bras.

Pas pour saisir.

Mais pour accueillir la toile blanche.

Une page vaste.

Une bibliothèque d’infinies possibilités.


Et moi, là,

debout sur le seuil,

le cœur ouvert comme une offrande.

Je ne cherche plus à tout comprendre.

Je me laisse traverser.

Je marche avec le mystère,

non plus comme une énigme à résoudre,

mais comme un amant,

dont je goûte l’haleine invisible,

au creux de mes nuits.


Je retire doucement mon pouvoir

des mains tremblantes,

des figures d’autorité,

je le rends à la rivière,

à l’arbre,

à l’élan premier de l’instant.

Et je m’incline.

Pas devant quelqu’un.

Mais devant la vie qui me traverse.

En révérence.


-


It took me time to understand

that freedom is not a cry,

but a soft unfolding.

A slow peeling away of layers of self,

the ones we wear,

to please,

to obey,

to avoid disturbing.


I have told myself many stories.

The ones that justify the waiting.

The ones that place the other,

on a pedestal,

as if they knew better than I

what I came here to do.


And then, one day,

silence settled more deeply.

I stopped chasing signs.

I opened my arms.

Not to grasp,

but to welcome the blank canvas.

A vast page.

A library of infinite possibilities.


And me, there,

standing at the threshold,

heart open like an offering.

I no longer try to understand it all.

I let myself be moved through.

I walk with the mystery,

no longer as a riddle to solve,

but as a lover,

whose invisible breath,

I taste,

in the hollow of my nights.


I slowly reclaim my power,

from the trembling hands,

of figures of authority.

I return it to the river,

to the tree,

to the first impulse of the moment.

And I bow.

Not to anyone.

But to the life that moves through me.

In reverence.

 
 
 

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