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Je veux un lieu où je peux tomber sans me faire mal. / I want a place where I can fall without getting hurt.

Je veux un lieu où je peux tomber sans me faire mal. Un lieu qui ne me demande pas de me tenir droite, forte, brillante. Juste un espace doux, moelleux comme une paume ouverte, où mes soupirs peuvent s’étirer sans honte.


Un lieu en sécurité, où mon corps n’a plus besoin de se contracter, pour survivre. Où mes mots peuvent glisser, moites, fragiles, vrais, sans peur d’être jugés, déformés, avalés par le silence.


Il y a en moi cette chambre secrète, où je me tiens nue, devant mon propre regard. Et parfois, j’y laisse entrer celui ou celle qui sait respirer sans envahir, regarder sans prendre.


Se sentir en sécurité, c’est l’art de rester, quand tout pourrait fuir. C’est la chaleur contre mon dos qui affirme : je suis là, tu peux t’oublier un instant, et te souvenir de toi entière.


Là. Je me déshabille de l’urgence. Je défais les coutures de mes armures. Je laisse tomber les épaisseurs d’inquiétude comme un vêtement devenu trop lourd pour danser. Pour voler.


Là. Il y a des mains invisibles qui me tiennent, me caressent. Et le souffle chaud dans ma nuque. La présence aimante. 


Et dans ce cocon, je respire. Je redeviens femme rivière, liquide, libre, fière d’être tendre.



I want a place where I can fall without getting hurt. A place that doesn’t ask me to stand tall, strong, radiant. Just a soft space, plush like an open palm, where my sighs can stretch without shame.


A safe place, where my body no longer needs to contract in order to survive. Where my words can slip out, damp, fragile, true, without fear of being judged, twisted, or swallowed by silence.


There is within me this secret chamber, where I stand naked before my own gaze. And sometimes, I let in the one who knows how to breathe without invading, how to look without taking. 


To feel safe is the art of staying when everything could run. It is the warmth against my back that says : I am here, you can forget yourself for a moment, and remember yourself whole.


There. I undress from urgency. I undo the seams of my armor. I let the layers of worry fall away like a garment heavy to dance in. To fly in.


There. There are invisible hands that hold me, that caress me. And warm breath at the nape of my neck. Loving presence.


And in this cocoon, I breathe. I become river woman again, liquid, free, proud to be tender.

 
 
 

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