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La lenteur est un sortilège. / Slow is a spell.

Parfois, je ressens encore de la culpabilité lorsque je choisis d’aller lentement. Comme si je devais me justifier, expliquer que ce n’est pas de la paresse, pas un manque d’ambition, juste une autre manière d’habiter le monde. Une manière qui me ressemble. Nous avons appris à aller vite. À parler plus vite. À répondre sans attendre. À confondre l’urgence avec l’intimité. Nous avons appris à dire « ça va », alors que quelque chose en nous s’éteignait. Ce rythme sacré. Ce battement profond.


Face à cette pression sourde, presque invisible, qui murmure : « Dépêche-toi. Sois efficace. Rentre dans le rythme des autres. »


Et pourtant, mon corps de femme dit non. Ce non doux et profond qui vient d’un rythme plus ancien. Un rythme de femme. Celui qui ne s’adapte pas à la société, parce qu’il est fait de cycles, de creux, de silences, de lenteur féconde.


La lenteur me ramène à la justesse, à la présence, à la profondeur.


Mais il m’arrive encore de douter. De me demander si je dérange, si je déçois, si je vais trop doucement pour être prise au sérieux.


Alors je respire. Et je me rappelle : ma lenteur est un choix, pas une excuse. Elle est ma manière de dire oui. Un oui plein, profond, incarné. Un oui qui offre l’espace à la présence pour devenir expansion.


Vivre lentement,

c’est revenir à soi.

C’est se souvenir.


C’est une rébellion douce contre le mythe de l’urgence. Une déclaration d’amour à la lenteur, non pas comme stagnation, ni comme refus d’avancer, mais comme mouvement sacré. Fidèle à la nature.


On nous a fait croire que plus vite, c’était mieux. Que plus fort, c’était plus puissant. Que plus, toujours plus, allait apaiser nos peurs.


Mais la vitesse sans conscience, 

c’est une forme de violence.


Et la lenteur,

la lenteur vraie,

habitée,

est une prière.


La lenteur est un sortilège.


Belle Pleine Lune 



Sometimes, I still feel guilty when I choose to go slowly. As if I have to justify myself, explain that it’s not laziness, not a lack of ambition, just a different way of inhabiting the world. A way that feels like me. We were taught to move fast. To speak faster. To respond without waiting. To confuse urgency with intimacy. We were taught to say “I’m fine”, while something inside us was quietly fading. That sacred rhythm. That deep pulse.


Facing this low, almost invisible pressure whispering: “Hurry up. Be efficient. Keep up with the rhythm of others.”


And yet, my woman’s body says no. A soft and deep no that rises from an older rhythm. A woman’s rhythm. One that doesn’t fit into society, because it is made of cycles, of hollows, of silences, of fertile slowness.


Slowness brings me back to what is true, to presence, to depth.


And still, I sometimes doubt. I wonder if I disturb, if I disappoint, if I move too slowly to be taken seriously.


So I breathe. And I remember: my slowness is a choice, not an excuse. It is my way of saying yes. A full yes, a deep yes, an embodied yes. A yes that offers space for presence to become expansion.


To live slowly, 

is to return to oneself. 

To remember.


It is a soft rebellion against the myth of urgency. A love letter to slowness, not as stagnation, nor as refusal to move forward, but as sacred movement. Faithful to nature.


We were made to believe that faster was better. That louder was more powerful. That more, always more, would ease our fears.


But speed without awareness is a form of violence.


And slowness, 

true slowness, 

embodied, 

is a prayer.


Slowness is a spell.


Happy Full Moon 

 
 
 

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