Je Suis / I Am
- Alcina Ribeiro Hamdi
- 17 mars
- 3 min de lecture
Comment être à la fois vulnérables, tout en ne s’identifiant pas corps et âme avec l’histoire que nous avons vécue ? Comment ne pas s’y attacher comme à une ombre ? Comment nous révéler dans notre essence, sans nous laisser définir par les douleurs du passé ?
Comment leur offrir un autel sacré, les honorer sans les emprisonner ? Comment les percevoir comme un chemin d’initiation, un passage vers la métamorphose, sans y retourner à chaque pas ?
Comment habiter pleinement la version nouvelle de soi ? Comment accueillir cette existence en parallèle ? Comment vivre d’une danse qui à chaque mouvement, fait naître le renouveau ?
Comment, nous, êtres de saisons, savourons-nous le printemps après l’hiver ? Comment refuser de figer notre identité ?
Peut-être, avant même de raconter notre histoire, avant de prêter l’oreille à celle des autres, devrions-nous nous poser cette question essentielle. Comme lorsque l’on contemple une œuvre d’art, précieuse, silencieuse et pourtant si expressive et vibrante. Que ressentons-nous, ici, dans notre corps, à cet instant précis ? Quelles parties s’éveillent, quelles tensions surgissent ? Où est le centre ?
Alors, ouvrir le cœur, comme on ouvre les mains. Laisser tout aller.
Et célébrer.
L’incantation.
L’incarnation.
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Sri Nisargadatta Maharaj, dans sa philosophie du « Je suis », insiste sur le fait que nous ne sommes ni notre passé, ni notre histoire personnelle, ni même notre corps ou notre mental. Il enseigne que l’identification aux souvenirs, aux expériences et aux narrations personnelles nous enferme dans une illusion, une construction mentale qui nous éloigne de notre véritable nature.
« Tant que vous croyez être une personne qui a une histoire, vous êtes pris dans le rêve. Mais vous n’êtes pas ce rêve, vous êtes celle, celui qui le perçoit. »
Plutôt que de se présenter à travers une identité figée (je suis ceci, j’ai vécu cela, j’ai souffert de ceci), Sri Nisargadatta Maharaj invite à habiter la présence pure, sans étiquette, sans attachement à une image de soi.
Quand on se présente au monde avec cette conscience, on ne joue plus un rôle social figé, on devient fluide, libre, aligné.e avec le moment présent.
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How can we be both vulnerable and yet not identify body and soul with the story we have lived ? How can we avoid clinging to it like a shadow ? How can we reveal ourselves in our essence, without being defined by the wounds of the past ?
How can we offer them a sacred altar, honor them without imprisoning them ? How can we perceive them as a path of initiation, a passage toward metamorphosis, without retracing our steps at every turn ?
How can we fully inhabit this renewed version of ourselves ? How can we embrace this parallel existence ? How can we live from a dance that, with each movement, gives birth to renewal ?
How, we, beings of seasons, do we savor spring after winter ? How can we resist freezing our identity in time ?
Perhaps, before even telling our story, before listening to the stories of others, we should ask ourselves this essential question. Like when we gaze upon a work of art, precious, silent, and yet so expressive, so alive. What do we feel, here, in our body, in this precise moment ? Which parts awaken, which tensions arise ? Where is the centre ?
Then, open the heart, as we open our hands. Let everything go.
And celebrate.
The incantation.
The incarnation.
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In his philosophy of "I Am," Sri Nisargadatta Maharaj insists that we are neither our past, nor our personal story, nor even our body or mind. He teaches that identifying with memories, experiences, and personal narratives traps us in an illusion, a mental construct that distances us from our true nature.
"As long as you believe you are a person with a history, you are caught in the dream. But you are not this dream, you are the one who perceives it."
Rather than presenting oneself through a fixed identity (I am this, I have lived that, I have suffered from this), Sri Nisargadatta Maharaj invites us to inhabit pure presence, without labels, without attachment to an image of the self.
When we present ourselves to the world with this awareness, we no longer play a rigid social role. We become fluid, free, aligned with the present moment.

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